mercredi 31 janvier 2018

[Chroniques en rafale] Janvier 2018

Oh putain! presque deux ans après leur dernière apparition, et à la surprise générale, j'en suis moi-même choqué, les Chroniques en Rafales sont de retour cette année, d'ailleurs ça devrait changer de nom pour le mois prochain, il faut que je réfléchisse au rebranding du bouzin, il faut également noter que contrairement à la version précédente, il n'inclura pas de Grindcorner, ce dernier reviendra peut-être dans un post à part que je publierais sûrement de manière erratique en fonction de mes envies.
Je rappelle le principe des Chroniques en Rafale™, comme il m'est impossible de tout chroniquer, par manque de temps, de motivation, ou tout simplement car je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire, je vous propose chaque mois un bloc de mini-chroniques où je donnerai mon avis à l'arrache en survolant quelques albums, sans aller en profondeur, en tâchant d'être concis et précis sur ce que j'en pense, il n'en reste pas moins que ce seront des jugements à l'emporte-pièce où l'on sortira souvent le sulfateuse.
Voilà voilà, vous savez tout, je vous laisse donc avec une dizaine d'albums passés à la moulinette sans aucune pitié.

Summoning - With Doom We Come (Napalm records)
Ah ben c'est malin, on a attendu cinq ans un nouvel album de Summoning et en fin de compte il est même pas bon, enfin, quand je dis pas bon, entendez plutôt à peine moyen, ou insignifiant, ou pas terrible, passable, bref, c'est pas vraiment ce qu'on attendait mais With Doom We Come suit la tendance entamée avec Old Mornings Dawn et enfonce le groupe dans encore plus de platitudes et de lieux communs, son Black atmosphérique minimaliste manque de magie, c'est bien plus mélancolique (et chiant) que ce n'est épique, on a même un sentiment de déjà entendu qui s'avère assez gênant à la longue, With Doom We Come n'est pourtant pas franchement mauvais, il est même correct dans l'ensemble, mais c'est juste qu'il ne tient pas la comparaison avec tout ce que le groupe a pu faire par le passé, With Doom We Come est un album terne et monotone, et c'est peut-être le disque le moins bon de toute la discographie des autrichiens, même si rien n'est honteux là-dedans, disons pour simplifier que c'est superbement moyen.
*************
Leaves’ Eyes - Sign of the Dragonhead (AFM Records)
Le renvoi (suivi d'un croustillant drama sur les réseaux sociaux) de la légendaire Liv Kristine et son remplacement par un modèle plus jeune n'aura pas impacté la capacité de Leaves' Eyes à produire... un Power symphonique à tendance Folk viking complètement pasteurisé et sans âme, Sign of the Dragonhead est un pur produit de consommation courante, simpliste, facile d'accès, propre sur lui, ça n'a absolument aucun intérêt artistiquement parlant.
*************
Heidevolk - Vuur van Verzet (Napalm Records)
Heidevolk est un authentique tâcheron du Folk européen, ça fait une petite quinzaine d'années que la horde hollandaise galère en seconde division du genre, il n'y a pas de grande surprise à attendre de ce nouvel album, à part des vocaux plutôt douteux et une production bien faiblarde, Vuur van Verzet fournira à celui qui n'est pas encore arrivé à saturation un bon petit folk viril qui s'écoute sans trop de prise de tête, mais qui s'oublie aussi vite qu'il s'écoute.
*************
Philip H Anselmo & The Illegals - Choosing Mental Illness as a Virtue (Season of Mist)
Choosing Mental Illness as a Virtue pourrait être un bon petit disque de Death/Sludge/Hardcore qui défouraille pas mal avec un certain talent, seulement voilà, y'a Phil Anselmo qui gueule comme un gros débile du début à la fin et qui gâche tout, c'est con, The Illegals devraient le virer et continuer avec un chanteur correct, parce que là, avec une prestation aussi médiocre et crispante, c'est tout simplement insupportable.
*************
Arkona - Khram (Napalm Records)
C'est l'histoire d'un groupe de Black Folk qui passe son temps à tenter de démontrer qu'il vaut mieux que ça et qui est capable de faire autre chose que des chansons à boire, ce groupe c'est Arkona, qui après avoir tâté du Power symphonique avec Yav et après un réenregistrement inutile de son premier album, revient avec un nouvel album où le groupe veut à tout prix passer un groupe de Prog, et faire du prog pour Arkona, ça consiste à balancer des gigantesques pavés qui ne sont que des espèces de mash-ups ampoulés et superfétatoires en abordant des thèmes cryptiques, car c'est bien connu, parce que c'est complexe et qu'on comprend rien, c'est forcément bien parce que c'est intelligent, non? Bref, Khram, c'est du gros pavé Black/Folk pseudo-Progressif surchargé d'orchestrations où chaque morceau est inutilement allongé jusqu'à en perdre toute substance, ce qui n'empêche pas que dans le lot il y a toujours des passages cool, perdus dans un océan de machins vaguement expérimentaux et de changements de directions à l'arrache qui donneront toujours l'impression qu'on est en train d'écouter 3-4 morceaux en même temps.
*************
Bloodshot Dawn - Reanimation (Hostile Media)
On les pensait disparu, mais quatre ans après Demons, Bloodshot Dawn est de retour avec un line-up tout neuf autour du guitariste Josh McMorran, une période de turbulences  qui explique subtilement le titre de l'album, une réanimation qui passe par une non-évolution stylistique majeure, Bloodshot Dawn évolue toujours dans son Death mélodique thrashy très technique qui mélange comme à son habitude Arch Enemy, Revocation et Scar Symmetry, bien évidemment toujours desservi par une production en plastique, dommage que le groupe se contente de ça, du simple recyclage, et semble incapable de développer une vraie personnalité et de n'être autre chose qu'un patchwork d'influences trop reconnaissables.
*************
Corrosion of Conformity - No Cross No Crown (Nuclear Blast)
Pepper Keenan de retour sur un album de Corrosion of Conformity, ça fait plus de dix que ce n'était pas arrivé, et le moins que l'on puisse dire, c'est que sa présence insuffle au groupe un petit air de renouveau et la volonté de se bouger le cul après un IX bien moyen il y a quatre ans, No Cross No Crown voit le groupe repartir de l'avant et revenir à un Sludge bien plus convaincant, même s'il faut bien avouer que même avec Keenan, le groupe fait son âge et que même son vocaliste n'a plus la verve d’antan, le songwritting est d'ailleurs un peu en pilotage automatique, ce qui n'empêche pas le groupe de balancer cinq-six bons gros titres qui sortent du lot, l'album est également un peu trop long et parfois confus, bref, c'est pas le grand retour en force, mais c'est toujours mieux que IX, c'est déjà pas mal...
*************
Shining - X - Varg utan flock (Season of Mist)
On avait quitté Shining en 2015 sur un pitoyable IX - Everyone, Everything, Everywhere, Ends, qui suivait déjà un 8 ½ qui était également honteux, partant de là on attendait pas grand chose de la part de la plus grosse attention-whore du Black Metal, grosse erreur, Kvarforth s'est enfin ressaisit pour nous balancer un bon disque, c'est pas du génie non plus, entendons-nous bien, mais y'a du mieux et c'est presque intégralement écoutable, X sonne un peu old-school avec énormément de références à Halmstad, comme si Kvarforth avait eu besoin de se ressourcer dans le passé après s'être complètement perdu depuis quelques années, stratégie facile évidemment, mais malgré tout, ça fait plaisir de voir le groupe revenir à un niveau acceptable.
*************
Hooded Menace - Ossuarium Silhouettes Unhallowed (Season of Mist)
Depuis une dizaine d'année, les finlandais de Hooded Menace se sont fait une place au frais dans la crypte surpeuplée du Doom/Death à grands coups de sorties de qualité, son cinquième album Ossuarium Silhouettes Unhallowed  n'inversera pas la tendance et ne sera pas marqué non plus par de nombreuses évolutions hormis un nouveau chanteur qui a fait son apparition, Hooded Menace apparaît ici sûr de son fait, en pleine confiance en ses capacités, Ossuarium Silhouettes Unhallowed est l'album d'un groupe qui maîtrise pleinement son art, il n'y a pas beaucoup de surprises à en attendre, mais ce n'est pas pour autant que le groupe fait du surplace, étant désormais capable de naviguer habillement dans le différentes facettes du Doom et du Death, avec un disque plutôt varié qui démontre une fois encore que les finlandais sont largement au dessus des autres dans leur sous-genre.
*************
Tribulation - Down Below (Century Media)
Alors voilà, je n'ai pas écouté ce disque, j'ai à peine supporté les différents singles et je n'avais pas envie d'aller plus loin, pour que vous compreniez mieux ma position et ma répulsion, je vous renvoie à ma chronique de leur album de 2015, The Children of the Night, je pense que ça aura le mérite d'être clair sur ce que je pense de Tribulation et de son Occult retro-Doom aujourd'hui.