samedi 27 décembre 2014

[Bilan 2014] Flop 10 - Les Bouses de l'année

2014 fut une année particulièrement riche en grosses bouses dégueulasses, à tel point que j'aurais pu à l'aise vous pondre un Flop 50, c'est vous dire le niveau abyssal de certaines sorties, dans cette masse de merde, j'ai choisi ici de mettre l'accent sur les déceptions plutôt que sur les grosses merdes, je préfère mettre en avant les disques dont j'attendais quelque chose et qui m'ont déçu.
C'est pour cela que l'on passera sous silence des bouses infâmes comme In This Moment, Lacuna Coil, Sabaton, Equilibrium, Sonata Arctica, Eluveitie, ou encore Epica et son compatriote vomitif Within Temptation.
La liste n'est évidemment pas exhaustive, certains disques auraient pu y figurer sans problème, Alcest par exemple, Mastodon aussi, Opeth pour sa prétention extrême, Obituary pour sa constance dans la nullité depuis 25 ans, le fan-service honteux de Devin Townsend, Voices pour sa tentative pathétique de se faire passer pour Akercocke sans le talent, et bien sûr, le roi de la bouse, le ridiculement productif Max Cavalera qui a trouvé le moyen de nous pondre deux grosses merdes, que ce soit avec Cavalera Conspiracy ou Killer be Killed, c'est la première fois de l'histoire de ce blog que le gros Max n'est pas dans le Flop 10, uniquement car la récurrence dans la médiocrité fait que ses albums ne représentent plus des déceptions, pas d'AC/DC non plus, faut pas déconner, j'ai autre chose à foutre que de vous parler d'un album de vieux rockers à la ramasse fait de recyclage et d'auto-pompage.
Reste le cas d'At the Gates, c'est plutôt tendu de le considérer véritablement comme un Flop dans la mesure où même si At War with Reality est fadasse, il n'est pas véritablement mauvais dans le sens où c'est juste du vieux At the Gates joué correctement, mais hors contexte et sans passion ni vraiment d'envie, c'est en quelque sorte le retour le plus inutile de l'année, avec un album sans intérêt qu'on oublie assez vite.
Notons qu'à part le premier, la liste n'a aucun ordre particulier, ce Flop 10, c'est ma plus grosse déception suivie de neuf bouses posées là à l'arrache.
Bref, qui pour succéder à Morbid Angel, Wintersun, et Megadeth l'année dernière?
And the loser of the year is...

Centinex - Redeeming Filth (Agonia Records)
Ma plus grosse déception de l'année, de très loin, "Redeeming Filth est un ratage presque intégral, une négation de tout ce qu'a pu être Centinex par le passé, un Death à l'ancienne, rustique et linéaire, un monument d'ennui monolithique car jamais Centinex ne parviendra à donner du dynamisme à sa musique, une brutalité stérile et plate qui fait de Redeeming Filth un album quelconque digne d'un groupe de Death de seconde zone, et pas d'un groupe au statut vaguement culte, et putain, ça me fait mal d'écrire ça tant j'aime ce groupe, mais Schulman vient de déterrer un cadavre pour lui pisser dessus, passez votre chemin, le spectacle est indigne"

Behemoth - The Satanist (Nuclear Blast)
"Behemoth a tenté de faire les choses différemment, mais tout cela sonne souvent de manière bien trop forcée et peu naturelle, pour un résultat un peu trop factice et superficiel (surtout que l'imagerie sataniste afin de choquer, ça commence à être usé jusqu'à la corde...), dommage, The MediaWhore... oh pardon, The Satanist, aurait pu être un très bon disque si Behemoth avait assumé sa mutation jusqu'au bout, il n'en est malheureusement rien ici, et l'on a plutôt affaire à de la poudre aux yeux qui permet à peine de masquer toute l'indigence du propos de Nergal"

Judas Priest - Redeemer of Soul (Sony Music)
"Redeemer of Souls était l'occasion de redorer le blason du groupe après un Nostradamus qui avait divisé les fans, en sortant un album plus heavy et concentré sur le Metal pur et dur... bah c'est raté, car même si Judas Priest a essayé, il n'a plus les moyens de ses ambitions, Rob Halford fait son âge désormais, et n'est plus que l'ombre de lui-même, l'usine à Riff a fermé ses portes et Tipton et Faulkner nous liquident les fins de série, il fut une époque où les fans scandaient No Halford, No Priest, on pourrait presque lancer désormais No K.K, No Priest, car ce Judas Priest en fin de carrière n'a plus rien à offrir d'intéressant, et ses points forts sont désormais devenus des faiblesses, c'est moche de vieillir, et le Priest aurait dû sagement mettre la clé sous la porte après la dernière tournée, Redeemer of Souls est un vulgaire cash grab, un ultime disque pour faire un peu de pognon et salir la légende du groupe."

Ne Obliviscaris - Citadel (Season of Mist)
"J'attendais beaucoup de ce groupe, qui a décidé de troquer son Black Folk symphonique progressif pour un Tech Death symphonique complètement con et pénible, pas aidé par une production typée moderne avec un son en plastique.
Alors ouais, ça branle, y'a des breaks jazzy qui devraient ravir les geeks, des passages atmosphériques somptueux, mais l'album ne fonctionne tout simplement pas comme un tout, Ne Obliviscaris est un maître de l'esbroufe qui en fait des tonnes pour vous en mettre plein les yeux, c'est surproduit, ampoulé, sans émotion, sans âme, inutilement complexe au sein de chansons finalement très linéaires, et malgré son caractère direct et violent avec sa foire aux blasts, ainsi que son niveau technique au dessus de la moyenne, Ne Obliviscaris se fourvoie avec un album qui rate sa cible du début à la fin"

Machine Head - Bloodstone & Diamonds (Nuclear Blast)
"Bloodstone & Diamonds est une sorte de Through the Ashes of Empires Part II, un album sans direction, qui mélange tout et n'importe, du Power Thrash recyclé, du Neo Metal moisi, du Sludge, des saloperies Emo, des titres atmosphériques minables, c'est Machine Head qui régresse pour renouer avec ses heures les plus sombres, l'écoute de cet album est douloureuse, et il faudrait dégonfler le melon de Robb Flynn à coups de pompe dans le derche, car j'ai le sentiment que ce groupe est bon en position d'outsider, capable de se sublimer au fond du trou (The Blackening), mais capable du pire et de se chier dessus dès qu'il est en position favorable, bref, Bloodstone & Diamonds est une purge, point barre, que rien ne saurait excuser."

Arkan - Sofia (Season of Mist)
"On attendait un bon disque de Death Metal oriental, on se retrouve avec un Lacuna Coil qui sent le couscous, on ne peut donc pas vraiment dire que Sofia soit une réussite, loin de là même, car nous sommes en présence d'un échec presque total pour le combo franco-maghrébin, [...] un album surprenant, dans le mauvais sens du terme, et profondément décevant, sans Death et avec peu de Growls, Arkan perd son équilibre, et sombre dans la guimauve orientale mélancolique, moche"

Decapitated - Blood Mantra (Nuclear Blast)
"Blood Mantra est un bordel Groove-Tech moderne qui n'a ni sens ni âme, où l'on se demande constamment où le groupe veut en venir, il y a de la brutalité, mais finalement très peu de dynamisme, pas de nerf, pas de hargne, pas de cette violence vicieuse qui émanait de ses premiers albums, Decapitated joue sur la répétition pour bâtir des atmosphères monolithiques foireuses dont on peine à se sentir concerné, les polonais ne proposent aucun moment accrocheur, rien ne retient l'attention, avec des riffs répétitifs jusqu'à l'ennui, Decapitated a pourtant du potentiel, mais pour l'instant, après deux albums, on en reste à des suppositions, ça pourrait être bien, un jour, qui sait, un miracle peut toujours arriver, mais pour le moment, il faudra se contenter d'un Blood Mantra qui s'embourbe dans la médiocrité"

Anaal Nathrakh - Desideratum (Metal Blade)
"Nul doute que la densité, le son clinique ultra compressé, ainsi que les sonorités modernes, plairont aux plus jeunes facilement impressionnables, mais rien de ce que propose Anaal Nathrakh ici n'est au niveau des premiers albums de sa discographie, pire encore, on a du mal à se sentir concerné par ce que fait le duo ici, tant Desideratum est un album ennuyeux qui n'a rien a dire, mais qui va faire un maximum de boucan pour hurler sa propre vacuité au monde"

Slipknot - .5: The Gray Chapter (Roadrunner Records)
"The Gray Chapter est une sorte d'éloge de la médiocrité, un album bancal, incohérent, qui pue le recyclage et la daube pop frelatée du début à la fin, si le but était de faire la "musique" la plus putassière et racoleuse possible, bravo, c'est très réussi, et nul doute que ce furoncle se vendra par palettes entières.
Slipknot est finalement un groupe un peu has been qui vit dans le passé, se contentant de nous recycler ses vieilles recettes, qui étaient déjà très connes et simplistes il y a plus de dix ans, avec l'avalanche de clichés que cela implique, Slipknot n'a plus rien à proposer à part de la provocation de pacotille qui fait aujourd'hui datée et complètement à côté de la plaque."

Steel Panther - All You Can Eat (Universal Republic)
"Grosse gueule de bois pour les américains de Steel Panther, la parodie grivoise et leur obsession pour le salace et le graveleux prend le pas sur la musique du groupe, une musique qui ne sert plus que de support quelconque et interchangeable aux paroles, juste un prétexte pour caser le plus de références sexuelles possibles.
Bien sûr, les albums précédents fonctionnait sur du réchauffé et du recyclage, mais cela marchait car Steel Panther mettait ses couilles sur la table, n'en faisait pas des tonnes et jouait sur le fun de sa musique, ce n'est absolument plus le cas ici, que rien ne soit surprenant ou sonne de manière originale, on s'y attendait, ils font cela depuis leurs débuts, mais leur Glam pastiche devient chiant, plat, sans aucun dynamisme, et encore plus stéréotypé qu'auparavant, All you can eat est la parodie d'une parodie, et donc un album plutôt médiocre au final, qui manque de couilles et d'impact"
(Chronique)
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Bonus en forme d'Edit car j'avais oublié cet album et tant pis si maintenant ce Flop 10 comporte 11 albums (même pas désolé)

Mayhem - Esoteric Warfare (Season of Mist)
"Le pire dans tout ça, c'est le manque de violence, de couilles, et même d'envie, ce disque, en plus d'être bancal, est plat, même quand le marteau de l'enfer balance ses blasts, on s'emmerde tellement ce Mayhem n'a aucune énergie, sans liant, Esoteric Warfare est apathique, et au final pas du tout menaçant, les norvégiens avaient au moins le mérite de tenter des choses nouvelles à chaque album, quitte à diviser ses fans, avec des évolutions parfois couillues, ce n'est pas du tout le cas ici, c'est du safe mode et du recyclage, p'tite bite quoi.
Esoteric Warfare est au niveau des prestations scéniques du groupe depuis le retour d'Attila, médiocre, et parfois risible, pas du tout ce que l'on est en droit d'attendre d'un groupe soi-disant Kvlt...

Bon anniversaire! voilà un succulent gâteau à la merde!"