vendredi 31 octobre 2014

[Chroniques en Rafale] Octobre 2014

Comme il m'est impossible de tout chroniquer, par manque de temps, de motivation, ou tout simplement car je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire, j'ai choisi de vous proposer tous les mois ces Chroniques en rafale, où je vous donnerai mon avis sur les albums que je n'ai justement pas eu le temps de chroniquer, bien sûr, je n'irai pas en profondeur comme je peux le faire lors des chroniques classiques, et je me contenterai d'un survol général, en tâchant d'être à la fois concis et précis, un paquet de mini-chroniques si vous voulez.
Je vous ai pondu un paquet de chroniques ce mois-ci, beaucoup plus qu'habituellement car l'actualité était particulièrement riche, des tonnes d'albums sont sortis, comme le mois dernier d'ailleurs, mais malgré tout, j'ai choisi de me limiter à une dizaine d'albums pour cette session de chroniques en rafale, il y en avait 17 le mois dernier, et c'était trop, je préfère aller à l'essentiel et laisser quelque peu de côté les albums plus underground.
Bref, les chroniques en rafale, que j'hésite d'ailleurs à renommer Chroniques à l'arrache, c'est parti! Enjoy... ou pas!

Devin Townsend Project - Z² (HevyDevy Records)
Depuis la sortie du premier Ziloid en 2007, Devin Townsend a sorti une bonne centaine d'albums et de lives, ça fait beaucoup, problème, y'en a pas un de vraiment satisfaisant (souvenez-vous de la purge Epicloud), Devin Townsend a désormais cette tendance à faire de la daube bien réchauffée, n'en déplaisent à une presse toujours aussi étrangement conciliante et à son armée de fanboys qui de toute façon adoubera chaque sortie, aussi quelconque soit-elle, bref, après un ennuyeux Casualities of Cool cette année, ce bon vieux Devin nous ressort Ziltoid pour une nouvelle aventure, et c'est raté, Townsend fait ici du fan-service sans intérêt, alors que le premier album était une bonne blague de potache absolument pas à prendre au sérieux, et malgré tout composée de quelques bons titres, ce second volet est une redoutable purge même pas drôle une seconde, surtout qu'en plus, c'est long, très long, puisque c'est un double album, deux heures en tout... et pas un seul bon titre, rien, que dalle, même pas le début d'une bonne idée.
Une nouvelle fois, Anneke Van Giersbergen est de la partie, et franchement, même si j'adore Anneke, j'ai juste envie de lui dire de fermer sa gueule à chaque intervention, Z² ne fonctionne pas, tout simplement, et constitue juste un disque random de plus à ajouter à la désormais longue liste d'albums bancals et foireux de la discographie de Devin Townsend, un Z² où finalement Ziltoid n'est qu'une excuse pour sortir un nouvel album, car le concept ne transparaît pas vraiment cette fois-ci, bref, du pur fan-service, où Townsend ne fait que se répéter et radoter de vieilles blagues plus drôles...
(En écoute: Deathray)
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Bloodshot Dawn - Demons (Indépendant)
Vous aviez aimé le premier éponyme de Bloodshot Dawn sorti en 2012? dommage...
Bah ouais, c'est con, mais Demons, c'est moins bien.
Bien sûr, y'a toujours du bon stock chez ces jeunes anglais, après tout, y'a un peu de talent, suffisamment pour faire illusion lors des premières écoutes, un Death mélodique moderne, surpuissant, ravageur... et bien évidemment plombé par une production typée DR5 qui va vous niquer les oreilles, mais ce n'est pas le seul problème, car Bloodshot Dawn va se montrer incapable de faire autre chose que de recycler du Arch enemy et du Revocation, ce qui est un peu dommage quand même vu la qualité de ces musiciens, ah, ça recycle aussi du Carcass, le premier riff de l'album introduisant Smoke & Mirrors est carrément pompé sur 1985 de Surgical Steel.
Bloodshot Dawn est le genre d'album sympa quand on y fait pas attention, avec des titres qui déménagent, mais aux influences bien trop flagrantes qui gâchent un peu le plaisir, Demons est juste un album moyen de MeloDeath que vous avez forcément déjà entendu avant, c'est bien foutu, mais j'espère qu'un jour ce groupe parviendra à digérer ses influences afin de développer sa propre personnalité, le songwritting est plutôt faible, l'aspect Thrashy du premier album est passé à la trappe, Bloodshot Dawn se retrouve noyé dans la masse, et ce n'est pas une bonne nouvelle...
(Ecoute intégrale sur Bandcamp)
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Revocation - Deathless (Metal blade Records)
La principale raison pour laquelle je n'ai pas chroniqué ce nouveau Revocation est que j'avais déjà chroniqué le précédent éponyme datant de l'année dernière, je n'avais pas forcement envie d'écrire à nouveau sur ce groupe, un an, c'est court, et la tentation était forte d'imaginer que Deathless ne serait qu'une redite vite torchée du précédent, sauf que... non en fait, Deathless est un poil meilleur, bon, c'est toujours un peu pareil quand même, c'est de la masturbation technique un peu narcissique où David Davidson se regarde jouer, mais y'a un petit truc en plus, car Deathless est un album un peu moins prévisible que le précédent, sans pour autant partir dans des délires techniques abscons, la musique de Revocation reste très directe, lisible, en incorporant des changements de directions et des breaks assez imprévisibles tout en restant diablement cohérent, Deathless est assez varié, et reste concentré sur son sujet du début à la fin malgré certaines incartades et plans jazzy furieux, certes, le chant clair est toujours un peu pénible quand même, mais Revocation propose ici un paquet de titres intéressants, flirtant un peu plus avec le progressif tout en conservant un impact dévastateur...
(En écoute: Deathless)
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Beyond Creation - Earthborn Evolution (Season of Mist)
Branlette technique encore, mais puissance 10000 cette fois, car Beyond Creation, alias le groupe qui sert globalement à abriter les démo de basse de Dominic Lapointe, est de retour avec une nouvelle démonstration technique qui ravira les geeks, pour les autres par contre, ce sera une nouvelle rasade de Tech Death clinique et plutôt vaine, encore plus abstraite et moins accessible que The Aura, tout ça pour vous dire que ça m'a vite gavé et que je suis rapidement passé à autre chose, bref, pour les bourrins du Death, passez votre chemin, pour le geeks accro au prog Death ultra technique et complexe, foncez...
(En écoute: Earthborn Evolution)
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Allen - Lande - The Great Divide (Frontiers Records)
Quatrième épisode de la confrontation entre Russell Allen (Symphony X) et Jorn Lande (Le meilleur chanteur de l'univers), avec un changement de taille par rapport aux trois premiers albums, Timo Tolkki a pris la place de compositeur/producteur de Magnus Karlsson, ce qui provoque un léger changement dans le son du projet, car The Great divide est bien plus orienté easy listening que ses prédécesseurs, une mauvaise chose? pas vraiment en fait, car ce qu'on veut dans ce genre d'album, c'est la confrontation vocale de deux putains de chanteurs sur des refrains les plus catchy possibles, et c'est ce qu'on a ici, Tolkki a quand même prouvé ses qualités pour la soupe tout au long de sa carrière, et c'est de la bonne soupe qui nous est servie ici, The Great Divide est un peu un plaisir coupable, le genre de truc qu'on écoute sans le crier sur les toits, dix bons titres de Hard Rock mélodique avec deux putain de chanteurs, de la très bonne guimauve de haute qualité...
(En écoute: Lady of Winter)
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Abysmal Dawn - Obsolescence (Relapse Records)
Quatrième album pour les américains d'Abysmal Dawn, un groupe bien décidé à ne jamais évoluer ni changer quoique ce soit à la formule, une pochette une nouvelle fois réalisée par Pär Olofsson, un Death implacable, rudimentaire, rustique, et c'est à peu près tout, un disque de Death correct et il faut bien avouer un peu passe-partout, mais joué avec l'amour du travail bien fait, pas un grand disque, mais c'est déjà mieux que le dernier Obituary, sans esbroufe, sans tomber dans le délire Retro-Death, Abysmal Dawn pratique un Death tout ce qu'il y a de plus générique, mais ça botte le cul, et on peut difficilement y trouver quelque chose à redire, juste du bon Death...
(Ecoute intégrale sur Bandcamp)
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Godflesh - A World Lit Only by Fire (Avalanche Recordings)
J'adore Godflesh depuis que je suis ado, et j'étais fou de joie lorsque le groupe à annoncé sa reformation, mais surement en attendais-je un peu trop de ce nouvel album, car je trouve A World lit only by Fire un peu décevant, pourtant, Godflesh fait précisément ce que j'attendais de lui, un Metal industriel violent, mécanique, malsain, répétitif, martial, mais j'ai du mal à me sentir concerné par la musique de cet album, il manque surement un petit truc, une petite étincelle qui permettrait que j'accroche définitivement, Godflesh donne le sentiment de regarder en arrière et de se contenter de faire ce qu'on attend de lui sans réellement se montrer convainquant, il manque peut-être la colère, le sentiment d'urgence d'un Streetcleaner, ce nouvel album ne me touche quasiment pas, on y reconnait la patte Godflesh, ce qui fait toujours plaisir, mais sans plus, bref, je suis très partagé sur ce nouvel album, je le trouve très bon, mais quelque chose m'empêche de le trouver véritablement excellent, et j'aurais peut-être préféré que Godflesh se tourne vers l'avenir plutôt que de regarder en arrière comme il le fait ici, sans retrouver la rage qui l’imprégnait auparavant...
(Ecoute intégrale sur Bandcamp)
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Scar Symmetry - The Singularity (Phase I: Neohumanity) (Nuclear Blast)
Scar Symmetry, c'est l'histoire d'un groupe de Death mélodique qui a soudainement décidé qu'il valait mieux que ça, et qui s'est auto-persuadé qu'il était un groupe de Prog conceptuel.
Pour les puristes, Scar Symmetry est sorti de la route lors du départ d'Älvestam, mouais, c'est oublier un peu trop vite que la vraie purge dans la discographie de Scar Symmetry, c'est surtout Holographic Universe, et Älvestam était encore là, surtout que Dark Matter Dimensions n'était pas trop mauvais, et même si The Unseen Empire était moins bon, ça tenait encore la route.
Premier volet d'une trilogie conceptuelle à la con que personne ne comprendra pour son côté scientifique abscons et confus, voilà The Singularity, premier album du groupe sans Jonas Kjellgren, et l'on moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est bancal, voir même carrément foireux par moment, non, Scar symmetry, tu n'est pas un groupe de prog, et tes chansons de huit ou dix minutes, tu peux te les enfoncer dans le fondement, cela ne te sied pas, Scar Symmetry fait du MeloDeath trop long manquant d'impact gavé de claviers histoire de faire prog, et le malheureux auditeur se retrouve spectateur d'une curieuse masturbation intellectuelle sur fond de métaphysique spatiale, euh, c'est cool, mais dommage que faire de bonnes chansons n'était pas au programme cette fois-ci, car même les morceaux les plus courts, et donc classiques, sont à la ramasse, ça commence bien cette trilogie...
(En écoute: Cryonic Harvest)
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Blut aus Nord - Memoria Vetusta III : Saturnian Poetry (Debemur Morti)
Je dois bien vous avouer que je n'avais pas complètement apprécié la trilogie 777 de Blut aus Nord qui voyait le groupe déconstruire son Black Metal, même si cette exploration avait une dimension assez fascinante, avec un post-Black industriel expérimental aux atmosphères dissonantes.
Chez Blut aus Nord, on aime bien les séries (En même temps que les 777, une trilogie, Liber, avait également vu le jour), c'est donc avec plaisir que les français proposent une suite aux deux Memoria Vetusta (Fathers of the Icy Age en 95 et Dialogue with the Stars en 2009), avec un Saturnian Poetry plus terre à terre et fermement ancré dans un black Metal largement moins porté sur les expérimentations, et c'est un coup de maître tant ce truc est bon, un black épique, majestueux, cosmique, mélodique et malgré tout agressif, Blut Aus Nord fait ici dans le classique, mais avec classe et panache, ce qui le rapproche un peu d'un Emperor pour l'emphase qui imprègne sa musique, on pourra éventuellement reprocher quelques redondances sur la durée ainsi que quelques longueurs, mais rien de bien méchant, Blut Aus Nord est définitivement au dessus du lot et continue de prouver qu'il règne en maître sur le genre...
(Ecoute intégrale sur Bandcamp)
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Winterfylleth - The Divination of Antiquity (Candlelight)
Depuis 2008, on y a droit tous les deux ans, réglé comme une horloge, Winterfylleth sort son album de Black à tendance atmosphérique, The Divination of Antiquity est un autre bon disque d'un groupe qui est bon également... mais qui ne sera jamais génial, c'est ainsi, Winterfylleth est un groupe fiable qui sort de bons disques, mais qui n'est pas destiné à sortir un grand disque.
The Divination of Antiquity ne changera pas la donne, même si on remarque que les éléments Folk sont un peu moins présents par rapport à un The threnody of Triumph quelque peu décevant, les anglais retrouvent un certain allant ici, avec un black toujours aussi racé et donc un poil plus direct, ce qui a tendance à le rapprocher de The Mercian Sphere, ce qui est plutôt une bonne chose, ce nouveau Winterfylleth ne va pas changer votre vie, The Divination of Antiquity est un bon disque du genre, comme d'habitude avec les anglais, un Black élégant qui sait naviguer entre l'agression et l'atmosphérique avec de longues chevauchées qui n'évitent malheureusement pas un sentiment de déjà-vu et quelques répétitions...
(Ecoute intégrale sur Bandcamp)
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Electric Wizard - Time to Die (Spinefarm Records)
On peut toujours compter sur Electric Wizard pour faire... bah, du Electric Wizard, et surement pas quelque chose d'autre.
Par contre on peut éventuellement reprocher à Electric Wizard de ne plus trop se faire chier avec son Doom brumeux et de tourner salement en rond depuis quelques albums, tout ça pour vous dire que Time to Die est loin d'être un chef d'oeuvre du genre, ni même un disque particulièrement inspiré pour Electric Wizard, pire, on s'y emmerde un peu car l'album n'a plus la même saveur qu'auparavant, ni la même sauvagerie (façon de parler, c'est du Doom hein), réécoutez Dopethrone ou Witchcult today, et vous verrez bien que Time to Die est largement moins bon, bref, sans moi, je passe, et il va sérieusement falloir que Jus Osborn se remette un peu en question, à moins que les fanboys se satisfassent de cette redite en pilotage automatique au rabais...
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Le Grindcorner!
Comme tous les mois (enfin, sauf le mois dernier), je suis allé sur Bandcamp pour vous trouver un peu de Grindcore, je vous pose tout ça en vrac ici, vous en faites ce que vous voulez, et je me dégage de toute responsabilité concernant d'éventuelles séquelles cérébrales, à noter le retour des nordistes de Putrid Offal que tout le monde avait oublié sauf deux-trois pèlerins dont le gars de Kaotoxin qui les a signé pour leur retour, et je vous conseille la sensation Anti-Vegan Grindcore française Paupiettes et son succulent Les Rognons, bon appétit!
Putrid Offal - Suffering (EP)

Paupiettes - Les Rognons

Les Androides​/​Mad Bastards​/​Les Decoupleurs Catatonique - Split

Jesus Loves anal - Priest Sodomy


Suffering Mind - Messiah of Extermination

Super Fun Happy Slide - Drop your Pants & Grind