jeudi 5 décembre 2013

[Chronique] Five Finger Death Punch - The wrong side of heaven & the righteous side of hell, vol. 2

C'est marrant, mais quand on regarde bien le logo de Five Finger Death Punch et que l'on voit l'acronyme, on lit 5 FDP... coïncidence? je ne pense pas.
Bref, vulgaire stratégie commerciale oblige, nos 5 FdP américains ont décidé de sortir non pas un, mais deux bouses albums cette année, et ceci à même pas quatre mois d’intervale vu que que le premier volume de ce The wrong side of heaven & the righteous side of hell est sorti fin juillet, même Stone Sour n'avait pas osé sortir son doublement médiocre House of Gold & Bones la même année.
Je n'avais pas osé chroniquer le premier volume, mais je l'avais écouté, un peu, par curiosité, surtout parce qu'il y avait Rob Halford en guest sur le premier single (c'est triste de vieillir, le Metal God deviendrait-il sénile?), il y avait aussi la reine du Nü-Metalcore putassier Maria Brink, mais on s'en tape, tout ça pour dire que même si le premier volume de cet album au titre bien trop long pour que je me fasse chier à l'écrire à chaque fois était diablement médiocre et assez représentatif de la soupe pour adolescente mêlant Groove, Thrash, Metalcore et Big Rock US, il n'en demeurait pas mois qu'il était assez catchy et énergique, après tout, on parle de soupe radio friendly ultra calibré, c'est quand même la moindre des choses, le Volume 2 est tout pareil, mais en encore moins bien, et pour le coup, les 5 FDP se foutent bien de la gueule du monde en proposant ce qui semblent être une jolie collections de chutes de studio, ouais, c'est à ce point médiocre et totalement dépourvu d'attributs masculins...

J'admets, je ne suis pas vraiment la cible visée par ces pros du marketing, la public des 5 FDP, ce sont les adolescents d'une quinzaine d'années consommateurs de biactol et portant des appareils dentaires, ouais, c'est pile poil le même public que les idoles des gamines, Avenged Sevenfold, d'ailleurs le merchandising est finement étudié pour faire rebelle sans que ça choque les parents, la musique aussi d'ailleurs, car les 5 FDP font dans le Metal gentil, pas trop dur, pas trop hurlé, mêlasse qui bouffe à tout les râteliers de ce qui est trendy, on est donc dans une espèce de pot pourri qui touche au Metalcore, au Thrash, au groove ou encore au Nü Metal, le tout servi à la louche dans l'habituel format radio, structures simples, refrains catchy, du riff lourdingue et plutôt gras aussi, parce que faut surtout pas être trop agressif pour ne pas déranger la mère de famille pendant que la gamine écoute les 5 FDP à fond dans sa chambre en twittant "mé paran y me comprene pas, j'vé me suicidey", heureusement, les 5 FDP sont toujours là pour remonter le moral de l'adolescente rebelle avec ses textes bisounours et positifs, c'est mignon tout plein et inoffensif.
Inoffensif, c'est ce qui me vient à l'esprit à l'écoute de ce Volume 2, car les 5 FDP font dans la daube easy listening, certes, d'un point de vue rythmique, ça tabasse un peu, mais cette violente toute relative et très polie est constamment contrebalancée par le chant pop d'Ivan Moody, cliché et banale au possible, David Draiman serait fier de cet hommage, on trouve bien quelques Fuck balancés pour la forme et pour faire méchant, mais en nombre limité, juste de quoi décrocher le sticker Explicit Content sur la pochette, c'est bien vu, ça donnera à l'adolescent le sentiment d'être transgressif.
Facilement consommable, pré-mâché, produit standardisé destiné à plaire au plus grand nombre, les 5 FDP semblent faire tout leur possible pour n'affirmer aucune personnalité, les riffs sont globalement médiocres, gras du bide, les structures sont simplistes, pour un songwritting de grosses feignasses, et les solos sont tout ce qu'il y a de plus classique, il n'est d'ailleurs pas étonnant que les kids considèrent Synyster Gates comme un dieu de la guitare quand on écoute la banalité des leads de Jason Hook, on a les références qu'on mérite, et celles de cette nouvelle génération sont de toute évidence médiocres.
Here to Die qui ouvre l'album est l'exemple type du style des 5 FDP, c'est un peu agressif, appuyé, vaguement heavy, et le refrain pop ne met pas longtemps à arrivé, après tout, le titre ne fait que trois minutes, pas de temps à perdre, la mélodie est ultra facile, stéréotypée et orientée Nü Metal, le petit solo vers la fin avant la reprise du refrain, tout va bien, le cahier des charges est respecté, et les 5 FDP vont constamment nous faire le même coup, Weight Beneath My Sin, Wrecking Ball, Cradle to the Grave, Let this go, qui essaie de faire méchant mais c'est tellement forcé que ça passe à côté et que ça produit l"effet inverse, ou encore A day in my life avec son gros passage guimauve gavé de piano larmoyant, parce que tu vois quoi, le Ivan, il a des muscles, mais il a un cœur pur et tendre sous les tatouages...
Vomitif? ouais, surement, mais à la limite, ce n'est pas encore le pire dont les 5 FDP sont capables, car vous vous doutez bien qu'on va en plus se bouffer de la grosse balade, c'est contractuel, on ne peut pas y échapper dans ce genre de production, et d'un coup, avec Battle Born, les 5 FDP évoluent en Nickelback! Et putain de merde que c'est daubesque, et toutes les grosses ficelles du genre y passe, du chant doublé avec des chœurs en passant par le solo emo de pleureuse, et comme si cela ne suffisait pas, les 5 FDP nous en sorte une deuxième de balade, et cette fois-ci, c'est le piano que est à l'honneur, plus cliché que ça, c'est impossible, ça va chialer dans la chambre de la jouvencelle, c'est moi qui vous le dit, où quand la banalité rencontre la médiocrité, cela donne ce monument en matière fécale du Hard Rock moderne, oauis, je dis Hard Rock parce que ça me fait mal au cul d'écrire Metal, dans le genre Power balade guimauve, on pourrait aussi ajouter le mauvais My Heart lied, tout aussi gavé de cliché et de grosses ficelles.
Notons quand même la reprise en guise d'ultime titre du classique Folk américain House of the rising sun, ça n'a aucun intérêt, mais après tout, le marché principal des 5 FDP, ce sont les Etats-unis, alors reprendre un classique, ça ne mange pas de pain...

Ils l'ont fait! Volume 2 est encore plus mauvais que Volume 1, et je n'imaginais même pas que c'était possible, les 5 FDP ont repoussé toutes les limites de la médiocrité... et de la vulgarité aussi, car Volume 2 est tout ce qu'il y a de pire dans le Metal actuel, racoleur, putassier au possible, tout est parfaitement calibré pour plaire à l'adolescent boutonneux et à sa mère, le son est également inoffensif, c'est d'ailleurs produit par Kevin Churko, qui s'était occupé du dernier In this Moment, c'est vous dire la référence; La recette du succès qui permettra surement aux 5 FDP d'en vendre quelques palettes supplémentaires pour les fêtes de fin d'année.
Vous trouverez cet album de "Metal" pour enfant au rayon biactol de votre supermarché préféré, sagement rangé à côté du furoncle d'Avenged Sevenfold, si vous avez plus de quinze ans et que vous faites la folie d'acheter ce truc, prévoyez un passage au rayon papier toilette, car Volume 2 risque de vous filer la chiasse pour plusieurs jours, en fait c'est du Metal pour ceux qui détestent le Metal ou ceux qui ne connaissent pas le Metal, sans intérêt, banal, quelconque, et facilement consommable, de la soupe quoi...

Crap Listing:
1. Here to Die
2. Weight Beneath My Sin
3. Wrecking Ball
4. Battle Born
5. Cradle to the Grave
6. Matter of Time
7. The Agony of Regret (Interlude)
8. Cold (Black Blood Orchestra remake)
9. Let This Go
10. My Heart Lied
11. A Day in My Life
12. House of the Rising Sun